mardi 4 octobre 2011


De très faibles concentrations d'ozone dans la stratosphère ont été mesurées à la fin de l'hiver 2010 au-dessus de l'Arctique, correspondant à un trou dans la couche d'ozone grand comme cinq fois l'Allemagne environ. Une première !
Parcourez notre dossier climat et couche d'ozone
Alors que l’on considérait que le problème du trou de la couche d’ozone était essentiellement réservé à l’Antarctique, une nouvelle étude publiée dans Nature vient de mettre en évidence la formation d’un trou au-dessus de l’Arctique, d’une grandeur semblable à celui de l’Antarctique au milieu des années 1980.
La première observation d’un trou dans la couche d’ozone a eu lieu en 1985, au-dessus de l’Antarctique, bien que des scientifiques se soient inquiétés dès les années 1970 de l’impact que pouvait avoir l’industrie sur cette couche protectrice. C’est à cette époque que les premières mesures de l’épaisseur de la couche ont été réalisées et pendant la décennie qui suivit, elle demeura relativement stable.
Le froid comme responsable
Mais sous l’intensification de l’activité humaine, notamment via l’utilisation des chlorofluorocarbures (CFC), l’épaisseur de la couche d’ozone a fortement diminué jusqu’à devenir critique. C’est alors qu'est née l’expression « trou de la couche d’ozone ». Ce phénomène est notamment dû à l’effet du chlore, qui entre en relation avec les molécules d’ozone (O3) pour former de l’oxyde de chlore (ClO). Depuis 1987 et le protocole de Montréal, l’utilisation des CFC a été interdite, mais leur effet néfaste est décalé dans le temps. En outre, la libération de chlore dans la stratosphère s’effectue via d’autres moyens et est en plus favorisée par des températures faibles.

Concentration d'ozone au sein de la stratosphère. Les faibles concentrations au-dessus de l'Arctique témoignent du trou dans la couche d'ozone. © Manney et al. 2011 - Nature
Quand ces processus de destruction ne sont pas compensés par la création d’ozone, on observe une diminution de l’épaisseur de la couche. Cela se produit également pendant les périodes froides puisque c’est le rayonnement solaire, en séparant les atomes d’oxygène (O) des molécules de dioxygène (O2), qui permet la création d’ozone. Ainsi, la concentration d’ozone dans la stratosphère diminue pendant les périodes de froid, mais a tendance à augmenter quand la température est plus élevée.
Un trou grand comme cinq fois l’Allemagne !
C’est pour cela que l’on observe une faible épaisseur de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, continent le plus froid de la Terre. Mais cette fois-ci, c’est bien le trou au-dessus de l’Arctique qui fait parler de lui. Après l'hiver 2010, un gigantesque trou a été observé dans la couche d’ozone qui abrite l’Arctique. Sa taille équivaut à environ cinq fois la superficie de l’Allemagne soit à peu près 2 millions de kilomètres carrés. Si des pertes importantes d’ozone avaient été observées en 2005, 2000 et 1997, c’est bien la première fois, en 2011, qu’il est possible de parler de trou dans la couche d’ozone. C’est entre 18 et 20 km au-dessus de la Terre que la couche est la plus touchée avec des pertes d’ozone allant jusqu’à 80 %.
Cependant, les scientifiques ont du mal à comprendre, pour l’instant, les raisons de ce record. Si le froid inhabituellement prolongé en Arctique l’année dernière y est pour beaucoup, ils sont en revanche incapables d’expliquer cette fraîcheur durable. C’est bien sûr cet aspect que les chercheurs vont désormais explorer.
L’accroissement du trou d’ozone est un problème majeur puisque cette couche protectrice empêche la pénétration des rayons ultraviolets au sein de la troposphère. Or ces rayons ont la capacité d’endommager l’ADN présent dans les cellules des êtres vivants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire