jeudi 12 janvier 2012

Il y aurait plus de 200 milliards d'exoplanètes dans la Voie lactée !

Six années d’observations patientes à la recherche d’effets de microlentille gravitationnelle ont conduit à un résultat qui n’aurait surpris ni Démocrite ni Giordano Bruno. Chaque étoile de notre galaxie aurait au moins une planète : il y aurait donc des centaines de milliards d’exoplanètes. Et la majorité seraient rocheuses ! Presque toutes les exoplanètes découvertes à ce jour l’ont été par la méthode des vitesses radiales ou celle des transits (c’est le cas de Kepler 22b). Mais parmi les plus de 700 connues, une dizaine ont été révélées grâce à la technique des microlentilles gravitationnelles. Pour comprendre en quoi consiste cette méthode, rappelons que lorsqu’un corps céleste passe devant une source de lumière, son champ gravitationnel courbe les rayons qui en sont issus, à la façon d’une lentille. On savait déjà que la gravitation pouvait dévier des rayons lumineux comme les observations d’Eddington l’avaient montré en 1919, lors de la célèbre éclipse qui servit de test à la relativité générale. Mais il avait fallu plus de quinze années avant que Rudi Mandl ne déduise la conséquence naturelle de cette observation et suggère à Albert Einstein qu'il puisse exister dans l'espace de véritables lentilles gravitationnelles. Ce dernier publia donc une petite note en 1936 avec des calculs simples, en concluant : « Bien sûr, il n'y a aucun espoir d'observer directement ce phénomène ». L’effet est faible mais le génial père de la théorie de la relativité générale avait été trop pessimiste. Depuis des dizaines d'années en effet, ce phénomène est employé par les astronomes pour percer les mystères de la matière noire, analyser le rayonnement fossile et même détecter des corps célestes ordinairement invisibles. Si l'on parle d'effets de lentille gravitationnelle fort et faible, celui utilisé par des astronomes pour découvrir des exoplanètes, dans le cadre des observations fournies par les équipes Planet et Ogle, est dit de microlentille gravitationnelle, comme il est expliqué dans un article aujourd'hui publié dans Nature.
Les schémsa expliquant la découverte d'exoplanètes à l'aide de l'effet de microlentille gravitationnelle (gravitational microlensing en anglais). Des compléments d'explications sont dans le texte ci-dessous. © Nasa, Esa, and A. Feild (STScI) Lorsqu'un corps céleste massif, comme un trou noir, une naine brune ou tout simplement une étoile peu brillante effectue un transit sur la voûte céleste devant une étoile plus brillante, le champ de gravitation du corps céleste se comporte donc comme si on interposait une lentille entre l'étoile brillante et nous. Comme on le voit sur le premier schéma à gauche ci-dessus, la courbe de lumière de l'étoile brillante montre une brusque augmentation temporaire de la luminosité apparente sur quelques dizaines de jours. Si une exoplanète tourne autour de l'étoile la moins brillante, on observera un second pic de luminosité durant quelques heures, surimposé sur le premier, comme l'expose le deuxième schéma en partant de la gauche. Ici, le schéma de droite montre une courbe de luminosité durant 30 jours, pour une naine rouge passant devant une étoile jaune, avec une exoplanète en transit conduisant à un pic secondaire de luminosité durant huit heures. Des milliards de planètes ayant une masse similaire à celle de la Terre Détecter des exoplanètes avec cette méthode n'est pas facile. En revanche, les intervalles de masses et de distances (planète-étoile) auxquels on a ainsi accès sont assez étendus. Même avec peu d’observations, on peut obtenir des renseignements précieux sur la distribution en masse des exoplanètes dans la Voie lactée. Des millions d’étoiles ont ainsi été observées, ce qui a conduit Arnaud Cassan (Institut d’astrophysique de Paris), premier auteur de l’article publié dans Nature, à formuler le bilan de cette étude dans les termes suivants : « Nous avons cherché les preuves de la présence d’exoplanètes par la méthode des microlentilles au cours de six années d’observations. Les données que nous avons obtenues montrent de manière remarquable que les planètes sont plus courantes que les étoiles dans notre galaxie. Nous avons également trouvé que les planètes les moins massives, comme les superterres ou les Neptune peu massifs, doivent être plus courantes que les planètes les plus massives. » Cela conforte de précédentes estimations indiquant qu'il y a probablement des milliards d'exoterres dans notre Voie lactée. Nous avons donc des raisons de plus de partir à la recherche de monolithe noir... Source : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/il-y-aurait-plus-de-200-milliards-dexoplanetes-dans-la-voie-lactee_35994/#xtor=RSS-8

mardi 10 janvier 2012

FREE, FREE, let them FREE !

Après de très lourds investissements, Free Mobile se place sur le marché de la téléphonie mobile et compte rentrer rapidement dans ses frais, tant ce marché est actuellement porteur de croissance. L'objectif est en effet rafler 15 % de parts pour 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Ce mardi 10 janvier, Free présente les conditions de ses offres Free Mobile, devenant de fait le quatrième opérateur mobile en France, après Orange (ex-Itineris), SFR et Bouygues Telecom. Ce sera 19,99 euros (car il ne faut pas dire 20 euros) par mois, ou 16 euros pour les abonnés Free (pardon, 15,99...), pour un abonnement tout compris avec appels vocaux illimités vers la France métropolitaine, les DOM-TOM et 40 pays, plus les SMS et MMS illimités. Free propose également, pour 2 euros mensuels, un service limité dit « social » (une heure d'appel et 60 SMS). Pour cela, le groupe Iliad, propriétaire de Free, a dû mettre sur la table un fonds important. Il lui a fallu tout d’abord s’acquitter d’une sorte de « ticket d’entrée », c'est-à-dire acheter auprès de l’État une licence d’autorisation d’émettre sur le réseau téléphonique 3G. Ce qui lui a coûté 240 millions d’euros en 2009 et provoqué l’ire de ses concurrents. Il faut dire que eux avaient dû, à l’époque de leur entrée sur ce marché, dépenser 619 millions d’euros chacun. Ensuite, Free a investi dans son réseau afin de remplir son obligation de couvrir plus de 25 % de la population métropolitaine au moment du lancement de son offre. Des frais d’infrastructure essentiellement portés vers les zones rurales, pour environ 1,2 milliard d’euros.
Les inscriptions aux différents forfaits Free Mobile sont ouvertes depuis le mardi 10 janvier à 9 h 30. L’ambition de ce nouvel opérateur est de toucher jusqu’à 15 % du marché. © Free Des accords avec Orange pour étendre la couverture Les frais ne s'arrêtent pas là. Free dépense aussi beaucoup pour fonctionner. Il a en effet passé un accord avec Orange pour utiliser son réseau afin d’atteindre le reste de la population, celle qui n’est pas couverte par ses propres infrastructures. L’obligeant à débourser une somme estimée à 250 millions d’euros par an selon Les Echos. Et ceci au moins jusqu’en 2018 où légalement, Free devra couvrir de lui-même 90 % de la population. Et ce n’est pas fini car Free s’est porté candidat pour l’attribution, avec les autres opérateurs, de licences 4G qui permettront d’échanger des données à très haut débit (jusqu’à 60 Mbits/s) sur un smartphone. Sa candidature a été validée pour la bande de fréquence de 2,6 GHz, qui concerne plus les villes et les zones urbaines, contre un chèque de 271 millions d’euros. Elle a par contre été refusée pour la bande de fréquences de 800 MHz, concernant plus les zones rurales. Il lui faudra là aussi payer un concurrent pour y avoir accès. Mais pour celui qui a été le trublion du Net et qui souhaite devenir aujourd’hui celui du mobile, le jeu en vaut la chandelle. Xavier Niel, P-DG d’Iliad, a estimé dans un article du Nouvel Observateur à 3 milliards d’euros par an le chiffre d’affaires potentiel de Free Mobile si celui-ci rafle 15 % du secteur. Il faut dire que ce marché est aujourd’hui gigantesque : 85 % des Français sont équipés d’un téléphone mobile – dont près de 15 % d’un smartphone –, selon les chiffres de la dernière enquête (juin 2011) de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET). Ce qui représente tout de même 55 millions d’utilisateurs (chiffres Arcep, novembre 2011), et même 67 millions en comptant les cartes prépayées. Au début de l’année 2000, on comptait 22 millions de clients, puis près de 48 millions au début de l’année 2006. Sur les cinq derniers trimestres, la croissance moyenne est de 1,56 %. Le marché de la téléphonie mobile en France est sans cesse en croissance et compte même un plus grand nombre de « clients » que d’habitants, car certains ont plus d'une ligne ou utilisent des cartes prépayées. © Arcep Free Mobile : de l'illimité limité pour désengorger les réseaux À l’heure actuelle, il s’échange plus de 36 milliards de SMS par trimestre et la navigation sur Internet depuis un mobile a augmenté de 9 points en un an, pour toucher 24 % des utilisateurs (et même 76 % des possesseurs de smartphones). La consultation du courrier électronique concerne 19 % des utilisateurs et le téléchargement d’applications payantes 17 %. Sans compter le développement de la télévision mobile. Ces usages variés rapportent de l’argent aux opérateurs par l’intermédiaire des forfaits souscrits et des achats réalisés mais ils encombrent les réseaux et les obligent à revoir leur stratégie. Certains cherchent même à récupérer une partie de leurs investissements en infrastructures par les éditeurs des contenus qui circulent sur le Web mobile. Mais leur premier levier d’action a été de limiter les débits de connexion 3G (norme HSDPA jusqu’à 14,4 Mbits/s en théorie) au-delà d’un certain volume de données téléchargées dans le mois : 500 Mo, 1 Go ou 2 Go selon les abonnements. À ce niveau, il ne devrait pas y avoir de miracle pour Free Mobile, qui fera comme tout le monde, d’autant qu’il utilisera le réseau d’Orange pour un grand nombre de ses clients. Il essaiera également de tirer profit des Freebox de sorte que les utilisateurs mobiles passant près de chez un abonné Internet puissent utiliser une partie de son accès via le Wi-Fi pour soulager d’autant le réseau 3G. Ceci en attendant la 4G dont la généralisation permettra de s’affranchir de ce problème mais pas avant plusieurs années, voire une décennie.