vendredi 7 octobre 2011

La "Fin du monde" disparait"

Les prédicateurs de tout poil en sont pour leurs frais. Eux qui annonçaient une série de catastrophes associées à la comète Elenin n'avaient pas prévu que l'astre chevelu s'évaporerait avant son passage au plus près de la Terre... Découvrez les comètes en image Elle n'avait rien d'une grande comète. Elenin (C/2010 X1) devait passer à plus de 30 millions de kilomètres de nous le 17 octobre prochain et son éclat aurait alors péniblement atteint la magnitude 6, la rendant à peine décelable à l'œil nu. Rien de comparable à ce qu'avait pu nous offrir par exemple la superbe comète Hale-Bopp en 1997. Et pourtant Elenin était très vite devenue une vedette. Découverte le 10 décembre 2010 par l'astronome russe Leonid Elenin, cette banale comète avait endossé ces derniers mois la responsabilité de tous nos maux dont l'affublaient certains sites Internet pseudo-scientifiques. Au point que de nombreuses mises au point avaient été nécessaires pour expliquer au grand public qu'Elenin n'annonçait pas la fin du monde. Las, la comète Elenin aura déjoué tous les pronostics : victime d'une éruption solaire fatale le 20 août, le noyau s'est disloqué en plusieurs morceaux trop petits pour être détectables dans le coronographe de Soho fin septembre quand la comète est passée à proximité du Soleil. Habitués à l'étrange et imprévisible comportement des comètes, les

mardi 4 octobre 2011

Premières images du radiotélescope Alma : les galaxies des Antennes

La superbe paire de galaxies dite des Antennes est la première scène scientifique dévoilée par Alma, le réseau de 66 radiotélescopes en cours de construction au Chili. Alors qu’il n’est que partiellement opérationnel, il est déjà considéré comme le meilleur instrument du genre, comme en témoigne le nombre d'équipes qui a demandé du temps d'observation. Le consortium scientifique en charge d’Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), le réseau d’antennes en millimétrique et submillimétrique en cours d’installation dans le désert d’Atacama, au Chili, vient de rendre publique la première image acquise par ce radiotélescope. Il s’agit des galaxies des Antennes, décrites par Willliam Herschel en 1785 et bien connues des astronomes amateurs. Voisines l'une de l'autre, ces deux galaxies, très déformées par leurs interactions mutuelles, arborent deux longs filaments évoquant des antennes. La qualité de cette image confirme les énormes potentialités de ce nouveau radiotélescope, qui comprendra 66 antennes paraboliques (de 7 m et de 12 m) fonctionnant ensemble, par interférométrie, dont 25 sont réalisées par Thales Alenia Space. « Nous sommes en train de vivre un moment historique pour la science et plus particulièrement pour l’astronomie, et peut-être aussi pour l’évolution de l’humanité, car nous commençons à utiliser le plus grand observatoire en construction actuellement » a déclaré Thijs de Graauw, directeur d’Alma. Les galaxies des Antennes vues par Alma. Lorsqu'il sera pleinement opérationnel, Alma nous dévoilera un univers encore jamais vu. © Alma (ESO/NAOJ/NRAO) De beaux résultats avec un instrument en modèle réduit Pour comprendre l'enthousiasme de Thijs de Graauw, il faut observer cette vue des galaxies des Antennes, la meilleure jamais réalisée dans les longueurs d’onde submillimétriques. Elle montre un niveau de détail qu’aucun autre télescope, qu’il soit sur Terre ou dans l’espace, serait en mesure d’atteindre. En lumière visible, les observations révèlent les étoiles qu’abritent ces galaxies. Dans le domaine submillimétrique, Alma dévoile les nuages de gaz froid très denses à partir desquels se forment de nouvelles étoiles. Or, cette image des galaxies des Antennes a été réalisée grâce à seulement douze antennes, contre 66 en configuration finale ! Dans sa configuration actuelle, seul un tiers de ces 66 antennes fonctionnent ensemble. Le réseau forme, par interférométrie, l'équivalent d'un instrument bien plus grand. Alma n'est donc encore qu'un modèle réduit de ce qu'il sera une fois terminé, en 2013. Ses images seront alors comparables à celles que l'on obtiendrait avec une antenne de 14 kilomètres de diamètre. Pour celle de ces deux galaxies, les antennes étaient au plus distantes de 125 mètres...

De très faibles concentrations d'ozone dans la stratosphère ont été mesurées à la fin de l'hiver 2010 au-dessus de l'Arctique, correspondant à un trou dans la couche d'ozone grand comme cinq fois l'Allemagne environ. Une première !
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Alors que l’on considérait que le problème du trou de la couche d’ozone était essentiellement réservé à l’Antarctique, une nouvelle étude publiée dans Nature vient de mettre en évidence la formation d’un trou au-dessus de l’Arctique, d’une grandeur semblable à celui de l’Antarctique au milieu des années 1980.
La première observation d’un trou dans la couche d’ozone a eu lieu en 1985, au-dessus de l’Antarctique, bien que des scientifiques se soient inquiétés dès les années 1970 de l’impact que pouvait avoir l’industrie sur cette couche protectrice. C’est à cette époque que les premières mesures de l’épaisseur de la couche ont été réalisées et pendant la décennie qui suivit, elle demeura relativement stable.
Le froid comme responsable
Mais sous l’intensification de l’activité humaine, notamment via l’utilisation des chlorofluorocarbures (CFC), l’épaisseur de la couche d’ozone a fortement diminué jusqu’à devenir critique. C’est alors qu'est née l’expression « trou de la couche d’ozone ». Ce phénomène est notamment dû à l’effet du chlore, qui entre en relation avec les molécules d’ozone (O3) pour former de l’oxyde de chlore (ClO). Depuis 1987 et le protocole de Montréal, l’utilisation des CFC a été interdite, mais leur effet néfaste est décalé dans le temps. En outre, la libération de chlore dans la stratosphère s’effectue via d’autres moyens et est en plus favorisée par des températures faibles.

Concentration d'ozone au sein de la stratosphère. Les faibles concentrations au-dessus de l'Arctique témoignent du trou dans la couche d'ozone. © Manney et al. 2011 - Nature
Quand ces processus de destruction ne sont pas compensés par la création d’ozone, on observe une diminution de l’épaisseur de la couche. Cela se produit également pendant les périodes froides puisque c’est le rayonnement solaire, en séparant les atomes d’oxygène (O) des molécules de dioxygène (O2), qui permet la création d’ozone. Ainsi, la concentration d’ozone dans la stratosphère diminue pendant les périodes de froid, mais a tendance à augmenter quand la température est plus élevée.
Un trou grand comme cinq fois l’Allemagne !
C’est pour cela que l’on observe une faible épaisseur de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, continent le plus froid de la Terre. Mais cette fois-ci, c’est bien le trou au-dessus de l’Arctique qui fait parler de lui. Après l'hiver 2010, un gigantesque trou a été observé dans la couche d’ozone qui abrite l’Arctique. Sa taille équivaut à environ cinq fois la superficie de l’Allemagne soit à peu près 2 millions de kilomètres carrés. Si des pertes importantes d’ozone avaient été observées en 2005, 2000 et 1997, c’est bien la première fois, en 2011, qu’il est possible de parler de trou dans la couche d’ozone. C’est entre 18 et 20 km au-dessus de la Terre que la couche est la plus touchée avec des pertes d’ozone allant jusqu’à 80 %.
Cependant, les scientifiques ont du mal à comprendre, pour l’instant, les raisons de ce record. Si le froid inhabituellement prolongé en Arctique l’année dernière y est pour beaucoup, ils sont en revanche incapables d’expliquer cette fraîcheur durable. C’est bien sûr cet aspect que les chercheurs vont désormais explorer.
L’accroissement du trou d’ozone est un problème majeur puisque cette couche protectrice empêche la pénétration des rayons ultraviolets au sein de la troposphère. Or ces rayons ont la capacité d’endommager l’ADN présent dans les cellules des êtres vivants.